"Découvrez pourquoi mon premier voyage en camping-car a élargi mon horizon". Un récit de voyage de Dominic Graf, rédacteur du Touring
Hôtel étoilé, bar de piscine, room service, restaurants à thème: voilà de quoi étaient constituées mes vacances jusqu’à présent. Ne se soucier de rien et être servi comme un pacha. Vous imaginez ainsi ma réaction lorsque ma femme me propose de faire notre prochain voyage en camping-car. Le camping, moi? Les mauvais souvenirs des nuits sous tente inconfortables, de la chaleur matinale insupportable et des chaises pliantes bancales me viennent à l’esprit. «Mais le camping-car, c’est différent », m’assure-t-elle, en me parlant de ses expériences d’enfance et de jeunesse. Avec sa famille, c’est dans ce cadre-là qu’elle passait quasi toutes ses vacances. Elle s’y connaît donc et finit par me convaincre. D’accord, mais à une condition.
Afin que je puisse me préparer dans un cadre familier, nous passons la première de nos trois semaines de vacances en Suisse. Une semaine d’exercice, pour ainsi dire. Le camping TCS de Lugano-Muzzano constitue en cela le lieu idéal. Pas trop loin de chez moi, je peux m’habituer au véhicule et à toutes les petites choses auxquelles il faut penser. Le branchement électrique se trouve dans une boîte à côté de la parcelle, la lumière, le réfrigérateur et même la machine à café à capsules fonctionnent comme à la maison. Nous n’avons pas besoin de gaz pour l’instant, le petit gril s’improvise en cuisine temporaire. Les installations sanitaires sont propres, le personnel est amical, les voisins sont serviables et le lac de Lugano est agréablement rafraîchissant. De jour en jour, je me sens de plus en plus à l’aise, et les doutes que j’avais commencent lentement à s’estomper.
Je me sens désormais prêt à en faire plus. Notre première destination à l’étranger est un camping au bord du lac de Garde. Mais à l’arrivée, un premier bémol: «Sorry, we are full», nous signifie à l’accueil un homme tout bronzé à l’accent italien.
Et maintenant, que faire? Nous ne nous attendions pas à vivre cette situation et l’envie de passer des vacances douillettes à l’hôtel se fait à nouveau sentir. Mais cette pensée s’évapore vite car le sympathique monsieur nous indique immédiatement un camping voisin qui dispose encore de places libres. En fait, après cinq minutes de route seulement, nous nous enregistrons à la réception de l’Eurocamping et respirons un peu.
Mais une nouvelle angoisse nous envahit lorsque notre Fiat Ducato émet d’inquiétants grognements en pénétrant dans le camping. J’ai peut-être poussé l’accélérateur un peu trop fort durant les trois heures de trajet sur l’autoroute. «Le camper ne se conduit pas comme ta Golf, précise ma femme, rouler à plus de 100 km/h est déconseillé. Et cela suffit, nous ne sommes pas pressés.» Je me rends subitement compte que, en camping, le chemin est également un but en soi, et peu importe que vous rouliez à 100 ou à 130 km/h. Et je me sens à nouveau mieux.
Car le camping est magnifiquement situé, les pins entre les différents emplacements nous apportent de l’ombre et le lac est à deux pas. Plusieurs parcs à thème sont accessibles à pied et, bien sûr, en tant qu’inconditionnels des parcs d’attraction, nous passons une journée à Gardaland. En fait, le camping n’est pas très différent de celui de Lugano, à un détail près: il n’y a pas de papier toilette dans les installations sanitaires. C’est comme ça, nous explique notre voisin néerlandais, avec le sourire.
Devoir traverser le camping avec son propre papier toilette, à la vue d’autres campeurs assis devant leur voiture, s’avère quelque peu embarrassant. Mais on s’y fait rapidement. Après deux nuits, nous faisons nos bagages et mettons le cap à l’ouest. Non pas à cause de l’absence de papier toilette – ce sera le cas dans tous les campings où nous séjournerons – mais nous souhaitons aller voir la mer. Destination, la Côte d’Azur.
Après une nuit passée près de Gênes, nous arrivons au camping Les Mûres, à Grimaud. A peine débarqués, nous nous débarrassons de nos chaussettes. Car notre emplacement se trouve à une vingtaine de mètres de la plage de sable, sur la parcelle 152. Nous nous installons, ouvrons une bouteille de vin et profitons de la vue sur le golfe de Saint-Tropez.
Merveilleux! Comme le sable s’étend presque jusqu’à notre emplacement, nous pourrons nous passer de chaussures durant tout le séjour. Avec une température moyenne approchant les 30 degrés et du soleil, tongs et maillots de bain sont pratiquement les seuls vêtements dont nous avons besoin.
Les Mûres est un grand camping quatre étoiles séparé par une route. Les 637 emplacements et la centaine de mobilhomes sont situés soit dans une forêt de pins, soit directement en bord de mer. Nous avons eu de la chance d’obtenir la dernière place libre à proximité de la plage. Par sécurité, il est recommandé de réserver assez tôt. L’emplacement nous coûte un peu moins de 50 euros pour deux personnes, ce qui n’est certainement pas le camping le moins cher. Mais la situation et l’infrastructure justifient ce prix. Seul l’accès wifi à 10 euros pour trois jours nous semble quelque peu exagéré.
Nous serons restés six nuits ici. En dehors d’une escapade à Saint-Tropez, nous passons tout notre temps au camping. Bien que je sois un frileux, je me baigne tous les matins dans une mer qui affiche 23 degrés. Les baguettes fraîches du supermarché nous permettent de prolonger notre petit déjeuner jusqu’à midi. Il n’y a pas d’heures fixes de repas comme à l’hôtel, et c’est très bien ainsi. L’après-midi, nous prenons le soleil, jouons au Scrabble, réfléchissons à la vie et nous délectons des souvenirs que nous venons de vivre. En raison de la sécheresse, le barbecue au charbon est interdit.
Néanmoins nous tentons le coup, mais sommes récompensés par une réprimande avant même que notre viande ne soit posée sur le gril. Nous nous reportons donc sur le réchaud à gaz du camping-car et concoctons un délicieux petit repas sur notre table pliante. Je comprends désormais que la flexibilité fait partie intégrante du camping. Tard dans la nuit, nous écoutons les vaguelettes venir s’échouer sur la plage, assis sur notre couverture de pique-nique. Nous dégustons une bouteille de vin en admirant le ciel étoilé.
C’est avec regret que nous disons au revoir au camping, après cette belle semaine, et que nous entamons notre rentrée. A travers la Provence et la Bourgogne pittoresques, le chemin nous mène vers notre dernière étape, un petit camping à proximité de Beaune. Notre installation prend de moins en moins de temps, nous commençons à nous y habituer. Tout comme ce mélange de routine, de spontanéité et de flexibilité, qui commence à me plaire. Sans vraiment le remarquer, je me sens soudain comme un vrai campeur.
Désormais, je comprends le sentiment qui est venu m’habiter au fil de ce voyage: la liberté. Non pas celle d’être détaché et spontané, mais plutôt une libération spirituelle de nos propres vanités et de nos habitudes quotidiennes. Que ce soit à 100 km/h sur la voie de droite de l’autoroute, en regardant les conducteurs pressés à notre gauche, tout en restant détendu, ou en relevant la tête lorsque l’on traverse le camping le papier toilette à la main, en distribuant quelques «bonjours».
Cette expérience fut bien plus qu’un simple voyage, mais bel et bien un élargissement de mon horizon. Et ce ne sera pas le dernier, dis-je à ma femme. Elle me répond par un sourire victorieux. Elle avait bien raison de m’emmener.
La pratique du camping à l’étranger diffère un peu des habitudes suisses. Voici quelques constats suite à notre expérience en Italie et en France:
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