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15.06.2023

Les cols suisses ou l’art de franchir des montagnes

Le TCS lance son nouveau portail des cols suisses. L’occasion de s’intéresser à ces hauts lieux de transit, parfois mythiques.
15 juin 2023

Le TCS s’investit depuis fort longtemps dans les informations routières. Parmi celles-ci figurent en bonne place les informations liées à l’«état» des cols. A savoir, si ceux-ci sont enneigés, fermés, ou si des restrictions liées à certains types de véhicules ou des obligations de monter des chaînes sont imposées. Désormais, le TCS souhaite moderniser et compléter toutes ces données en lançant le portail TCS des cols suisses. Une bonne occasion pour nous intéresser d’un peu plus près à ces cols, de connaître leur histoire et ce qu’ils représentent au sein de la population.

Spécificités d’un col

Furka
Le mythique hôtel Belvédère, sur le versant valaisan du col de la Furka.

D’un point de vue topographique, un col devrait, par définition, s’apparenter au point le plus bas enjambant un massif montagneux. Le passage d’un col doit permettre le transit d’une vallée vers une autre. Si les cols alpins répondent tous à cette définition, certains cols du Jura et du Plateau s’en éloignent parfois, mais leurs caractéristiques font bel et bien d’eux des lieux de transit.

Au niveau étymologique, le mot «col» provient du latin «collum», qui signifie «dans le sens du cou», appliqué dans un premier temps uniquement à son aspect vestimentaire. Ce n’est qu’à partir du 17ème siècle que son sens géographique sera utilisé, en remplaçant le terme «port», lui-même encore utilisé en français pour certains cols des Pyrénées. On retrouve également le terme «pas» (le Pas de Morgins par exemple), provenant de «passage», encore utilisé de manière générique en allemand (Pass) et en italien (passo).

Le terme «Forclaz» est également présent sur quelques cols en Suisse et en France, devenant «Furka» en allemand et «Forcola» en italien. Cela provient du latin «furcula», pour petite fourche, prenant la forme d’un col, d’abord assez large puis qui va en se rétrécissant, en forme de Y.

Les cols en quelques données

  • Le col le plus élevé de Suisse:

    On pense souvent au col du Nufenen, qui culmine à 2478 mètres d'altitude, mais c'est bien celui de l'Umbrail, qui, avec ses 2501 mètres d'altitude, est le col le plus élevé du pays. Il fait office de frontière entre les Grisons et l'Italie.

    Le col le moins élevé de Suisse:

    Il s'agit du Zurzacherberg, qui affiche fièrement ses 476 mètres d'altitude. Il est situé entre les communes argoviennes de Bad Zurzach et de Tegerfelden, non loin de la frontière allemande.

    Le plus beau col de Suisse:

    Un choix cornélien et forcément subjectif, car ils sont presque tous magnifiques! Par diplomatie, on choisira les monuments que sont les cols de la Flüela, de la Bernina, du Grimsel, du Gothard et du Susten. Mais également les cols du Klausen, de la Croix, ainsi que le col du Sanetsch (pour la diversité de ses paysages), de l'Ofen (pour ses faux airs canadiens) et du Chasseral (pour sa vue impressionnante sur le Plateau, les Alpes et le Jura).   

    Le col préféré des cyclistes:

    Là aussi, chaque cycliste aura sa propre opinion et l'on pourrait reprendre le point précédent quasiment tel quel. On citera toutefois le triptyque Susten-Grimsel-Furka (120 kilomètres en tout, que les plus costauds sauront parcourir d'une seule traite), l'ascension du col du Gothard par l'ancienne route pavée de la Tremola, et, pour ceux qui fuient le trafic, le col du Sanetsch, qui n’est cependant pas un col de transit.

    Le col préféré des motards:

    On reste en pleine subjectivité mais on se risque à citer les cols du Grimsel, du Nufenen, du Susten, de la Flüela et du Klausen, en y ajoutant deux cols un peu plus modestes mais très bucoliques: les cols du Jaun et du Gurnigel.

    Le col le plus dangereux:

    C’est la route du col de la Maloja qui a enregistré le plus grand nombre d'accidents entre 2011 et 2022. Celle du Susten et de l'Oberalp complètent ce peu enviable classement. (Source: OFROU, état 2022)

Un peu d’histoire

Col années 1960
Une route de col, arpentée notamment par un patrouilleur TCS, durant les années 1960.

Ce sont les Romains qui, au 1er siècle après J.-C., sous Claude, transitaient déjà par le col du Grand-St-Bernard, et il semble établi que les cols du Julier et de la Maloja faisaient déjà office d’axes de jonction pour rejoindre la via Claudia Augusta, juste à l’est des Grisons. Bien plus tard, sous les Carolingiens, au 8ème siècle, on retrouve trace de routes principales menant du lac de Constance vers le Lukmanier, le Splügen, le Septimer et le Julier alors qu’un trafic local s’établissait dans le nord des Alpes, dans la région de la Gemmi, du Grimsel, de la Furka et de l’Oberalp. 

Ce n’est toutefois que vers la fin du 12ème siècle que le transit des personnes et des marchandises à travers les Alpes ne reprit véritablement, sur des sentiers muletiers, via les Grisons (Julier, Maloja, Splügen, San Bernardino, Lukmanier) et le Valais (Simplon, Grand-St-Bernard). L’aménagement de la route des Schöllenen, au début du 13ème siècle, fit déjà du Gothard un enjeu politique en même temps qu’une nouvelle voie de transit. 

Au 18ème siècle, attirés par les revenus des douanes, Berne, Lucerne, Zurich, Zoug et l’évêché de Bâle lancèrent leur programme routier. La route du Simplon fut ainsi achevée vers 1805 sur ordre de Bonaparte, avant celles du San Bernardino, du Splügen, puis du Gothard. A partir de 1848, la confédération suisse exigea la construction, à des fins principalement militaires, de routes alpestres, dont bénéficieront de nombreux cols des cantons d’Uri, des Grisons, du Tessin et du Valais. Mais quelques années plus tard, la concurrence du rail fit ensuite diminuer drastiquement le trafic routier de marchandises. La motorisation nouvelle fit ensuite accélérer le trafic touristique à partir de 1920, notamment après l’introduction des bus postaux. 

Après la seconde guerre mondiale, l’essor de la voiture mena à la création d’un réseau de routes nationales, dont bénéficia principalement le col du Simplon et les tunnels du Grand-St-Bernard, du San Bernardino et du Gothard.

Les cols en quelques anecdotes

  • Un massif qui sait partager
    Le massif du Gothard, surnommé le «château d'eau de l'Europe», abrite non seulement la triple ligne de partage des eaux, en direction du Rhin, du Rhône et du Pô, mais également un grand nombre de cols majeurs. Parmi eux figurent, bien sûr, le col du Gothard, mais également celui de la Furka, du Nufenen, du Lukmanier et de l'Oberalp.


    Un peu plus près du ciel

    Si celui du Grand-St-Bernard est probablement le plus célèbre, d’autres hospices sont situés sur les cols du Simplon, de l’Albula, de la Bernina, du Gothard, du San Bernardino, de la Flüela et du Grimsel.


    La fin d'un mythe

    Contrairement à ce qu'affirme la légende, Hannibal ne serait jamais passé par le col du Grand-Saint-Bernard. Et guère trace non plus de ses 37 éléphants…

    Un petit village haut perché

    Le village de Juf et ses 30 habitants sont installés au pied du magnifique col pédestre du Septimer, dans les Grisons. Situé à plus de 2100 mètres d'altitude, il s'agit du plus haut village habité toute l'année d'Europe.

    My name is Bond...

    L'agent 007, sous les traits de Sean Connery, s'est baladé avec son Aston Martin sur le col de la Furka, pour les besoins du film «Goldfinger». On retrouve la trace de James Bond en Suisse dans les films «GoldenEye» et «Au service secret de sa majesté» notamment. 

L'aspect touristique

Gothard
Le col du Saint-Gothard culmine à 2106 mètres d'altitude et marque la frontière entre les cantons d'Uri et du Tessin.

La Suisse étant le pays d’Europe occidentale au relief le plus important, avec 69% de zones de montagne, le nombre de cols y est bien sûr particulièrement élevé. On y recense en effet plus d’une centaine de cols routiers – et quasiment autant de cols pédestres –, qui sont bien souvent, de par leur situation, des frontières naturelles entre deux cantons ainsi qu’entre la Suisse et ses voisins français, italiens et autrichiens. 

De nos jours, on s’y rend pour des motifs principalement touristiques: pour y admirer la vue, manger dans le restaurant situé au sommet, acheter quelques bibelots dans une boutique de souvenirs et prendre du bon air. Les plus sportifs tenteront leur ascension à vélo, d’autres en feront un magnifique point de départ pour des randonnées alentours à pied, ou à ski si l’enneigement est suffisant, d’autres encore s’y rendront simplement en voiture, en bus postal, ou, pour plus de plaisir, à moto. 

Certains voyageurs les utilisent encore comme lieux de transit pour se rendre en Italie, au Tessin, voire en Autriche. La circulation ainsi engendrée ne fait pas toujours bon ménage et la cohabitation n’est pas simple, causant souvent des problèmes de parking, des bouchons sur les routes d’accès et des accidents pouvant s’avérer graves. Les conducteurs des plaines, qu’ils soient suisses ou étrangers ont parfois de la peine à s’habituer à ces sinueuses routes de montagne, nombreuses en virages et en croisements problématiques.

Durant la froide saison

Simplon
Le col du Simplon en été. L'hiver venu, cet axe routier majeur demeure ouvert en permanence, malgré quelques inévitables restrictions pour les véhicules lourds. Si vous souhaitez gagner du temps, vous opterez pour le service de ferroutage du Simplon, entre Brigue et Iselle.

Toutes ces activités sont principalement estivales, car une fois l’automne bien installé, de nombreux cols sont fermés à la circulation pour cause d’enneigement. Des fermetu-
res qui sont bien sûr liées à l’altitude d’un col mais également à ses particularités climatiques. Certains d’entre eux sont ainsi parfois enneigés sur leur flanc nord et libres de neige du côté sud. 

D’une manière générale, ce sont les cols avoisinant les 2000 mètres d’altitude – ou les dépassant – qui restent en sommeil hivernal depuis octobre/novembre jusqu’à avril/mai. Des calendriers qui peuvent varier en fonction de la météo. Et des exceptions existent: les cols du Lukmanier (1914 mètres), du Simplon (2005 mètres) et de la Bernina (2328 mètres) ne ferment pas durant l’hiver, ce qui représente un défi sur le plan de l’organisation et du déneigement. A l’inverse, ceux du Pragel (1558 mètres) ou du Glaubenberg (1543 mètres), en Suisse centrale, affichent porte close durant la froide saison, malgré des altitudes plus modestes. 

Mais une fois l’hiver venu, le trafic ne s’arrête pas. Et ce sont alors les tunnels routiers qui garantissent le transit à travers les Alpes (Gothard, San Bernardino et Grand-St-Bernard pour les plus connus) ou les tunnels ferroviaires avec une offre de ferroutage (Lötschberg, Simplon, Furka, Oberalp et Vereina). Le service de ferroutage de l’Oberalp sera toutefois suspendu à partir de la saison 2023/2024. L’état de leurs routes d’accès ainsi que les temps d’attente avant l’embarquement sont également visibles en tout temps sur le site web du TCS.

Texte: Philippe Rawyler
Photos: Adobe Stock, TCS

Cols suisses

Portail TCS des cols suisses
A travers cette plateforme, le TCS met gratuitement à disposition des informations complètes concernant au total plus de septante cols de Suisse que l'on retrouve sur deux portails distincts.

  • Informations dynamiques et en temps réel concernant les 40 cols les plus importants de Suisse. 
  • Données mises à jour en permanence liées à l’état des routes, aux restrictions de circulation, à la praticabilité et à la météo
  • Données kilométriques, largeurs des routes, déclivité, conseils divers
    Portail cols suisses
  • Informations de base concernant 27 cols de seconde catégorie en Suisse
  • Données kilométriques, largeur de routes, déclivité, conseils divers
    Cols régionaux de Suisse
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