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23.07.2025

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'aviation...

Embarquer dans un avion est devenu banal depuis des décennies. Mais y a-t-il encore des choses à apprendre dans ce domaine?

15 questions à se poser avant de prendre l'avion

Texte: Philippe Rawyler  -  Icônes: Flaticon  -  Image de header: Pexels

Avant de décoller, et juste pour soulager un peu notre culpabilisation environnementale: finalement, un avion de ligne, ça ne pollue pas tant que ça?
Désolé pour votre conscience, mais oui, l’avion est un grand pollueur (env. 2 à 3% des émissions globales de CO₂ direct, sans inclure les autres effets de l'aviation, comme les traînées de condensation ou les oxydes d'azote). Certes, les carburants durables (SAF), mélangés au kérosène classique, peuvent réduire de 80% les émissions de CO₂, mais ils sont encore très peu utilisés. Les avions récents sont également plus efficaces et consomment 20 à 30% de moins que les anciens. La très controversée compensation carbone ne réduit par contre aucune émission. Si l’on devait comparer avec une voiture thermique, sur 600 km, un véhicule avec 2 occupants est 3 fois moins polluant en moyenne qu’un avion. Sur 1000 km, cette même voiture, avec 2 occupants est 2 fois moins polluante. Sur cette distance, une voiture occupée par son seul conducteur aura des émissions comparables à celle d’un avion par passager. Une voiture électrique 6 fois moins et un train 10 fois moins. Chacun est libre de choisir son moyen de transport, mais pour un court séjour depuis la Suisse dans une ville telle que Florence, Venise, Marseille, Bruxelles, Hambourg ou Vienne, voire même Rome ou Barcelone, le train est plus pratique – car il vous amène au centre des villes –, souvent pas plus cher et largement moins polluant que l’avion. Certes, le trajet de porte à porte pourrait s’avérer légèrement plus long mais pas de beaucoup. Pour des trajets depuis la Suisse jusqu’à Paris, Milan ou Munich, l’avion cumule à peu près tous les défauts et il serait presque impensable de ne pas s’y rendre en train ou en bus.

Les traces blanches qu’un avion laisse derrière lui sont-elles également polluantes?
Ce sont des traînées de condensation formées par la vapeur d'eau gelée dans des conditions spécifiques. Elles ne sont pas directement polluantes, mais leur rôle dans la formation de nuages artificiels (cirrus) en altitude contribue à l'effet de serre.

Au fait, une question basique : comment un avion de ligne, dont le poids peut aller jusqu’à 500 tonnes, parvient-il à s’envoler?
Grâce à la portance, qui soulève l’avion. La portance est bien sûr générée par les ailes grâce à leur profil aérodynamique. La forme incurvée de l’aile accélère l’écoulement de l’air au-dessus, pendant que l’air plus lent sous l’aile crée une pression supérieure. La différence de pression génère une force ascendante. C’est donc une combinaison de vitesse, de géométrie des ailes, et de poussée des moteurs, qui génère une portance supérieure à son poids, qui permet à l’avion de décoller.

Et à quelle vitesse prend-il son envol?
En fonction de la taille de l’avion, entre 200 et 300 km/h. On distingue trois types de phases, exprimées en valeur, au décollage : la valeur V1, qui est la vitesse critique où le décollage ne peut plus être interrompu (env. 260 km/h pour un Airbus A320). La valeur Vr, ou rotation speed, qui est la vitesse à laquelle le pilote relève le nez de l’avion (env. 280 km/h dans ce même cas) et la valeur V2, ou takeoff safety speed, correspondant à la vitesse minimale après le décollage pour assurer la portance (env. 280 à 320 km/h dans ce même cas).

Pourquoi un avion de ligne vole-t-il si haut?
Un avion de ligne vole à haute altitude (généralement entre 9 000 et 13 000 mètres) pour des raisons aérodynamiques, énergétiques et de sécurité. A haute altitude, l'air est plus fin, donc la traînée est réduite. Cela permet de voler à vitesse égale avec moins de consommation de carburant. La température diminue également, ce qui améliore le rendement thermique des moteurs. Ils volent ainsi également au-dessus de la troposphère (couche la plus basse de l’atmosphère) afin d’éviter les nuages, les orages, les intempéries et les turbulences.

J’ai pris un vol depuis la Suisse jusqu’à New York et il a survolé le Groenland, est-ce habituel?
Le survol du Groenland est une conséquence naturelle de la géométrie terrestre et de l'optimisation des routes aériennes. La Terre est une sphère (approximativement), donc la distance minimale entre deux points suit une courbe (appelée grand cercle), pas une ligne droite sur une carte plate. La distance Genève–New York est d'environ 5 900 km en suivant le grand cercle, contre 6 800 km si l'on suivait une route "directe".

Est-ce également dû aux jet-streams?
Oui, en partie. Les jet-streams sont fortement liés à la rotation terrestre, mais leur existence dépend aussi des différences de températures entre l'équateur et les pôles. Ils s'écoulent donc principalement d'ouest en est dans l’hémisphère nord, à des vitesses comprises entre 300 et 400 km/h. On les trouve entre 9000 et 16000 mètres d’altitude. Ainsi, un vol entre New York et Genève sera poussé par ces vents de haute altitude, mais les subira dans le sens inverse.

Pourquoi dois-je faire une halte lorsque je vole vers une destination lointaine?
Les avions modernes peuvent garantir des vols directs, mais les haltes restent parfois nécessaires pour optimiser les coûts ou desservir des hubs stratégiques, par contrainte géopolitique ou pour des raisons techniques (autonomie limitée et maintenance).

Pourquoi y a-t-il parfois des turbulences en avion et sont-elles dangereuses?
Les turbulences sont des mouvements désordonnés de l'air généralement causées par les jet-streams, les orages, le relief montagneux ou les fronts météo. Dans l’immense majorité des cas, elles ne sont pas dangereuses et elles sont une partie normale du vol. Bien qu'elles puissent être inconfortables, les avions modernes sont conçus pour les encaisser sans danger. Le principal risque, lors de turbulences sont les passagers non attachés ou les objets mal sécurisés.

Et la foudre?
La foudre est un phénomène courant mais généralement anecdotique pour les avions modernes. Les ingénieurs ont conçu des systèmes de protection robustes, et les pilotes évitent les zones orageuses. En somme, la foudre est spectaculaire à voir, mais sans danger majeur pour un avion de ligne.

A-t-on vraiment moins de probabilité de mourir en avion qu'en voiture?
Oui, statistiquement, on a bien moins de risques de mourir en avion qu'en voiture. Cette conclusion repose sur des données précises, mais elle dépend de la manière dont on mesure le risque : par kilomètre parcouru, par heure de déplacement ou par trajet. Sans entrer dans des détails statistiques, sur un trajet de 500 kilomètres, le risque de décès est de 1 sur 100'000 en voiture et de 1 sur 10 millions en avion. Ce risque est de 1 sur 1 million en train. Donc, si je parcours un trajet Berne-Kloten en voiture pour embarquer dans un vol Zurich-Montréal, j’aurai encore 25 fois plus de chances de mourir au volant que dans les airs.

Est-ce vrai qu'un pilote et un copilote ne mangent pas le même repas?
Oui, c’est généralement encore appliqué. Cette pratique vise à réduire les risques liés à une intoxication alimentaire ou à une mauvaise réaction à un plat. Si les deux membres de l’équipage consommaient la même chose et devenaient tous deux malades, cela pourrait compromettre la sécurité du vol.

Y a-t-il toujours un médecin à bord dans un avion de ligne?
Non, il n’y a pas toujours un médecin à bord d’un avion de ligne ou alors par hasard. En revanche, les compagnies aériennes sont tenues de disposer de mesures de secours pour gérer les urgences médicales.

Et en cas de malaise des pilotes, est-ce que Monsieur tout le monde pourrait être capable de faire atterrir un avion?
Selon les experts, il y a peu de chances qu’une personne lambda soit à même de le faire. Cette même question a été posée sur les réseaux sociaux et dévoilait que 46 % des hommes interrogés se sentaient confiants à l’idée de faire atterrir un avion en cas d’urgence, avec l’aide à distance des contrôleurs aériens. Un chiffre bien supérieur aux 20 % des femmes seulement se considérant comme capables de piloter l’engin, et sans doute plus proche de la réalité.

Pourquoi a-t-on mal aux oreilles en avion?
Le mal des oreilles en avion est un phénomène courant lié à la variation rapide de la pression atmosphérique pendant le décollage et l'atterrissage. Il est dû à la difficulté de l'oreille moyenne à s'adapter à ces changements, ce qui crée un déséquilibre de pression autour du tympan. On peut essayer de le soulager en mâchant un chewing-gum ou en faisant semblant de souffler avec le nez pincé et la bouche fermée. Ce mal disparaît de toute façon après l’atterrissage.

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