Un plan pour booster l’électromobilité en ville de Genève

Le canton de Genève s’est fixé l’objectif ambitieux que 10% des véhicules immatriculés à Genève à l’horizon 2030 soient à propulsion électrique. Le plan climat cantonal 2.0 prévoit même 40%. Un but inatteignable dans un laps de temps aussi court, d’autant que les grandes communes tardent à développer de véritables stratégies pour déployer l’accès aux bornes de recharge, en particulier la Ville de Genève. Selon l’Office fédéral de la statistique, la part de véhicules entièrement électriques dans notre canton est de seulement 3% en 2024, ce qui montre l’ampleur du chemin à parcourir.

Au travers de sa stratégie électromobilité 2030, le canton vise l’installation de 1300 bornes de recharge lente sur le territoire d’ici 2030. L’essentiel de ces infrastructures est porté par la Fondation des Parkings. En parallèle, les Services industriels visent l’installation de 1200 bornes standards d’ici 2029 dans le cadre de la convention d’objectifs signée avec le canton. Environ 350 sont déjà posées. La grande majorité de ces bornes déployées est donc située dans des parkings publics, dont une bonne partie en ouvrage souterrain ou parking en silo. Or, la visibilité limitée et le surcoût provoqué par l’accès au parking sont autant de freins au passage à l’acte.

Selon le dernier baromètre de l’électromobilité du TCS, les deux tiers des personnes interrogées citent l’absence de bornes de recharge au domicile comme un frein à l’achat d’une voiture électrique. À Genève, le phénomène est amplifié par le fait que les trois quarts des foyers sont locataires (contre 60% en moyenne suisse).

Le TCS Genève encourage donc les autorités de la Ville de Genève à développer un véritable réseau de bornes de recharge en surface, car celui-ci fait défaut, puisqu’on dénombre aujourd’hui une poignée de bornes rapides sur le domaine public en surface pour 210 000 habitants. La proposition est d’allouer un quota de 250 places identifiées par la nouvelle signalisation en vigueur, qui autorise uniquement les véhicules électriques à s’y parquer, à condition d’être en charge. Cela ne représente que 1,3% des 19 300 places en voirie actuellement disponibles.

Notons que la puissance de recharge optimale actuelle en alternatif est de 11 kW, mais pour un déploiement sur du moyen à long terme, il est judicieux de placer déjà des bornes à 22 kW. La répartition de ces bornes serait effectuée selon la densité de la population, mais aussi en tenant compte du manque de stationnement en ouvrage dans certains quartiers (voir plan annexe) et de la possibilité de les regrouper non loin des infrastructures électriques à disposition. Nos experts estiment donc qu’il faudrait commencer par au minimum une borne de recharge standard de 22 kW pour 1000 habitants dans chaque quartier et une borne de recharge rapide de 50 à 150 kW pour 10 000 habitants, cette dernière s’adressant principalement aux visiteurs ou aux habitants ayant un besoin de recharger rapidement ponctuellement.

Le TCS Genève recommande en outre d’équiper si possible les places de parc en épi ou perpendiculaires, car l’espace entre deux voitures y est moindre. Les bornes devraient être regroupées par lot de 10 places, soit 4 à 6 places opérationnelles et le complément déjà prééquipé pour une extension future, pour réduire les coûts d’installation, mais aussi offrir la possibilité de faire de la gestion intelligente. La tarification et la durée de parcage de ces places sont à définir par les opérateurs des bornes. Le TCS Genève recommande toutefois que cette tarification se fasse sur la base du temps et de la quantité d’énergie délivrée en journée. Cela évitera les phénomènes de voitures ventouses, garées trop longtemps inutilement.

Contact médias
Yves Gerber, directeur du TCS Genève : 079 249 64 83

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