Hyundai Nexo Vertex (2019)

Sous la poussée de son couple omniprésent (395 Nm), le Nexo s’ébroue énergiquement. Les 163 ch disponibles suffisent amplement à lui insuffler une bonne dose d’allant malgré un poids frisant les 2 tonnes. Nullement sportif, mais ça déménage plutôt bien, au risque de faire cirer les roues avant lors d’un démarrage intempestif. A l’image de son intérieur accueillant enrichi d’inserts argentés, ce crossover du troisième type privilégie l’agrément de marche. La sellerie enveloppante et les suspensions à long débattement se liguent pour chouchouter les occupants. Et comme le bruit du moteur se résume à un léger sifflement, le Nexo part imperceptiblement à l’assaut des autoroutes. Contrairement aux voitures électriques, la consommation moyenne d’hydrogène mesurée (0.99 kg/100 km) autorise un rayon d’action dépassant les 600 km. Bémol de taille: que se passe-t-il après? Sachant que les deux uniques stations débitant de l’hydrogène en Suisse se trouvent à Zurich et en Argovie. D’autres apparaîtront toutefois en fin d’année.

Là, l’enthousiasme retombe brusquement. Aussi vu le prix de CHF 84'900.-, certes  compensé par une dotation pléthorique. Cela dit, sacrifier quelque CHF 30'000.- supplémentaires comparé à un crossover thermique n’est pas si rebutant. Car rouler au volant d’un véhicule pourvu d’une technologie aussi aboutie confère un sentiment grisant. Surtout qu’à part une petite flaque d’eau finale, le Nexo n’émet aucun rejet direct.

Texte : Marc-Olivier Herren

Photos : Emanuel Freudiger

Le Nexo arbore un design séduisant de crossover. L’empattement allongé de 15 cm réserve une généreuse habitabilité à l’arrière. Le coffre cubique présente un volume utile correct et les dossiers sont rabattables (60/40) via deux leviers.

Lumineux, l’intérieur est revêtu de matériaux clairs valorisants. L’instrumentation est confiée à deux écrans reliés en un seul bloc. Le système multimédia et la pléthore de touches peuplant la console médiane requièrent une attention redoublée. La console abrite aussi la commande de boîte à impulsion constituée de boutons-poussoirs.

L’insonorisation soignée, l’amortissement souple et les sièges avant procurent un excellent agrément de marche. On perçoit à peine le groupe motopropulseur. A très basse vitesse, un son virtuel fait office d’avertisseur de piétons.

Pionnier technologique, le Nexo n’est évidemment pas bon marché. Mais il dispose d’un équipement ultracomplet. On dénote des sièges ventilés et un système de parcage autonome. En revanche, les frais d’entretien se révèlent très élevés.

Orienté confort, ce crossover filtre souverainement les grosses inégalités de la chaussée. Il se laisse mener en toute décontraction et la souplesse de suspension n’affecte pas la tenue de route. La direction fournit un ressenti synthétique.

A l’exception de l’affichage tête haute, les assistances à la conduite sont au complet. Le régulateur adaptatif et l’alerte d’angle mort sont de série. Bon freinage.

Traction avant, le Nexo se conduit comme une voiture électrique. Le moteur délivre donc de vigoureuses reprises dès l’arrêt et de bonnes performances. Il est alimenté par une pile à combustible produisant de l’électricité par la réaction de l’hydrogène entrant en contact avec l’oxygène contenu dans l’air ambiant.