L'année 2020, durant laquelle le Coronavirus a ébranlé de nombreux secteurs économiques à l’échelle planétaire, a vu également l’industrie automobile être confrontée à d’immenses défis. Au final, seuls 236 828 véhicules neufs ont été immatriculés en Suisse et au Liechtenstein au cours de l’année écoulée. La baisse par rapport à l’année précédente s’élève à 24%, soit 74 638 véhicules, malgré un regain au mois de décembre qui, à lui seul, compte 29 451 nouvelles immatriculations, constate l’Association des importateurs suisses d’automobiles (auto-suisse). «2020 est une année perdue pour l’industrie automobile suisse en termes de développement du marché», commente Christoph Wolnik, porte-parole de la faîtière, face à ce résultat qui laisse songeur. «Nous avions espéré clôturer au moins un mois civil avec une petite augmentation des ventes.» Selon Christoph Wolnik, les perspectives pour 2021 sont mitigées: «Pour l’ensemble du marché, nous tablons sur un niveau de 270 000 nouvelles immatriculations. Cependant, cette estimation se base sur l’hypothèse selon laquelle les conséquences négatives de la pandémie puissent être maîtrisées dès que possible.»
La Suisse n’est pas la seule à présenter un mauvais bilan. En Europe et en Amérique, des résultats similaires, voire pires, sont constatés. Mais tout n’est pas si noir. En Chine, plus grand marché automobile du monde, les chiffres de vente sont presque revenus au niveau de l’année précédente.
Des lueurs d’espoir existent cependant, en Suisse également. L’une d’elles provient de la forte croissance des véhicules à systèmes de propulsion alternatifs. Une part de marché record de 28,2% a été atteinte l’an passé. L’objectif «10/20» fixé initialement par auto-suisse, qui prévoyait une part de 10% de voitures électriques et d’hybrides rechargeables, a même été dépassé de 4,3 points. Toutefois, il n’est pas possible de prendre ces chiffres tels quels et de les extrapoler sur les années suivantes, indique auto-suisse. Mais le potentiel commercial des moteurs alternatifs n’est pas encore épuisé, tel que le démontre une étude commandée par l’association. Selon celle-ci, 62% de la population suisse s’imagine aisément acheter une voiture à propulsion alternative. «Nous n’atteindrons certainement pas ce chiffre dès l’an prochain, mais la tendance va bien dans ce sens, résume Christoph Wolnik, d’autant plus que 85% des personnes interrogées dans le cadre de ce sondage sont d’avis que ces nouvelles technologies peuvent contribuer à résoudre le problème climatique.»
Ces chiffres sont corroborés par le baromètre TCS de l’e-mobilité, publié en octobre dernier. A cette fin, 1001 habitants de toute la Suisse ont été interrogés. Par rapport à 2019, le fossé entre les véhicules traditionnels et l’électromobilité continue de se creuser. Davantage d’automobilistes souhaiteraient miser sur des véhicules électriques à l’avenir.
Concrètement, une personne sur dix déclare se voir probablement acheter une voiture électrique dans les trois prochaines années. Et 44% des sondés entendent faire le pas dans quatre ans ou plus. Une majorité des personnes interrogées s’attend donc à rouler en voiture électrique à l’avenir. Les auteurs de l’enquête considèrent ainsi que l’électromobilité est en passe d’amorcer une véritable percée. Les raisons les plus importantes liées à ce choix restent les considérations climatiques, la durabilité et les émissions de CO2.
Malgré une année 2020 de vaches maigres, ces chiffres ont (re)donné confiance au secteur automobile, comme le démontre une enquête menée par l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA) auprès des décideurs du secteur en Suisse. Plus de 60% des sondés sont confiants et s’attendent à ce que l’année à venir soit «plutôt meilleure» (55,6%), voire «bien meilleure» (5,6%) pour leur entreprise. Interrogés sur les perspectives de l’industrie dans son ensemble, près de 67% des décideurs du secteur automobile misent même sur une reprise légère à notable. Les pessimistes sont nettement minoritaires.
Texte: Dino Nodari
Photo: Fotolia
Probabilité d’acheter une voiture électrique
«Quelle est la probabilité que vous achetiez (achat/leasing) une voiture électrique à l’avenir?»
(En % des habitants de plus de 18 ans.)*
LA VOITURE VERS
UN NOUVEL ESSOR
La pandémie a entraîné un changement de comportement en matière de mobilité. Après le semi-confinement de mars 2020, l’utilisation de la voiture a augmenté très fortement tandis que celle des transports publics diminuait. «Les vendeurs de voitures d’occasion ont enregistré des chiffres records en été, et cela n’est pas seulement dû aux problèmes de livraison de voitures neuves», rapporte l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA), dans un communiqué. L’évolution du trafic a été étudiée par de nombreux organismes au cours des derniers mois. Une enquête représentative réalisée par le cabinet de conseil Deloitte a montré que la part du trafic individuel était en augmentation, à l’inverse de celle des transports publics et des services de transport privé, qui s’émoussait. Le transport privé motorisé devrait augmenter, principalement chez les moins de 30 ans. Une étude de la société de conseil McKinsey arrive, elle aussi, à une conclusion similaire: à l’avenir, le choix du moyen de transport se fera non seulement en fonction du prix et du confort d’utilisation, mais également en fonction de la perception du risque d’infection.
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