Il y a quelque chose de symbolique lorsque Thomas Schnider se saisit d’un simple sèche- cheveux pour décoller patiemment le grand logo TCS ornant le capot du véhicule. Comme si la voiture perdait subitement son identité, son âme. Mais cela ne signifie pas le clap de fin pour ce SUV Chevrolet Captiva, qui arpentait les routes du Tessin depuis six ans et demi. C’est plutôt le début d’une nouvelle vie. Nous y reviendrons plus tard.
Peu à peu, Thomas Schnider «libère» le véhicule de patrouille de ses inscriptions et de ses logos. Une partie de l’électronique et même une porte sont également retirées. «De précieuses pièces détachées», nous précise le diagnosticien en automobiles. Son patron, Luigi Esposito, qui travaille depuis 24 ans pour le TCS, nous explique l’utilisation prévue des véhicules jaunes mis au rebut: «De prime abord, nous les utilisons pour les pièces détachées. Des ailes, des portes, des moteurs ou des transmissions automatiques sont facilement réutilisables. Nous pouvons ainsi réparer d’autres véhicules rapidement et efficacement, tout en économisant beaucoup d’argent», explique le responsable du garage central du TCS. Cet entrepôt de pièces détachées est composé de sept à huit véhicules usagés, qui sont alignés à l’arrière du garage, et fin prêts pour le service, façon de parler. Un véhicule de patrouille du TCS est considéré comme «ancien» à partir de sept ans environ ou 250 000 kilomètres. Il est ensuite remplacé.
Dans la pratique, les véhicules de patrouille flambant neufs – le TCS utilise des VW Caddy depuis 2015 – sont déjà prêts à l’emploi et garés une rangée derrière les anciennes voitures. Le garage central d’Emmen (LU) est, comme son nom l’indique, la plaque tournante de tous les véhicules du TCS. «En plus du démontage et des grosses réparations, nous réceptionnons ici chaque nouvelle voiture, l’enregistrons et l’adaptons aux exigences spécifiques du club», explique Luigi Esposito.
Un nouveau véhicule de patrouille est équipé, entre autres, d’un ordinateur de bord ultramoderne, d’une boîte à outils personnalisée et d’un nouvel attelage de remorque à capacité de traction plus élevée. Une fois ces modifications effectuées, et en incluant le chargement, le poids total s’élève à un peu moins de 2500 kg. La «flotte jaune» du TCS comprend actuellement plus de 200 véhicules d’intervention. Une nécessité (voir chiffres ci-contre).
Mais revenons aux véhicules hors d’usage: si les mécaniciens du garage central ne peuvent plus leur trouver d’utilité, leur ultime périple les mènera vers une entreprise suisse de recyclage. Ils y débuteront leur nouvelle destinée sous la forme, par exemple, de boîtes de conserve en acier ou en aluminium. Pour ce faire, le véhicule est d’abord «vidangé»: l’huile, le liquide de refroidissement et le carburant restants sont éliminés. Les pièces de rechange encore intactes, telles que le moteur, les pièces de carrosserie, les vitres, l’électronique ou l’aménagement intérieur, sont retirées et revendues. Le reste du véhicule finit au broyeur, où les quelques métaux précieux encore présents sont récupérés. Ainsi, le taux de recyclage d’une voiture est quasi de 90%.
Cependant, ce circuit de recyclage ne concerne qu’un véhicule du TCS sur deux. Qu’advient-il des autres? «Pour que la flotte reste gérable et parce que nous n’avons pas besoin des pièces de rechange de chaque véhicule, ces voitures sont revendues à des garages ou à des particuliers», explique Luigi Esposito. Bien qu’elles ne répondent plus aux exigences élevées que le TCS impose à sa flotte, il avoue que beaucoup d’entre elles sont encore en bon état et peuvent facilement parcourir quelques kilomètres de plus en tant que véhicules privés. «Ici, cependant, il est particulièrement important de supprimer au préalable les inscriptions et autres logos d’identification. Afin qu’aucune voiture particulière ne soit perçue comme un véhicule officiel du TCS», explique le directeur du garage central pour conclure.
Texte: Dominic Graf
Photos: Emanuel Freudiger
Réutilisation Une porte peut servir de pièce de rechange.
A la retraite Ce Chevrolet Captiva a officié plus de six ans au Tessin.
LE MEILLEUR SERVICE DE DÉPANNAGE EN SUISSE
Chaque année, le service de dépannage du TCS et ses partenaires effectuent plus de 330 000 interventions, soit plus de 900 par jour. Avec un temps d’attente moyen de 35 minutes et un taux de poursuite du trajet de 82%, le TCS assure une assistance rapide et efficace en cas de panne ou d’accident en Suisse et au Liechtenstein. Les membres TCS sont désormais protégés en cas de panne de vélo ou de vélo électrique. Les patrouilleurs interviennent là aussi sur appel. Si la réparation n’aboutit pas, le vélo est transporté vers l’atelier souhaité, et le membre et sa famille sont amenés à destination.
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