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05.07.2021

Reconversion réussie

Pilote de course fraîchement retraité, Marcel Fässler garde une passion pour la mobilité sportive.
05 juillet 2021

Touring a rendu visite au triple champion du Mans et ambassadeur de la marque TCS lors de l’un de ses stages de pilotage exclusifs à Lignières (NE). Avec la chance de pouvoir s’asseoir à ses côtés pour quelques tours de piste. Un entretien mené tambour battant. 

Mais freine donc!» hurle la voix intérieure du passager. L’accélération le cloue littéralement au siège sport de la M3. Et lorsque ce même passager s’attend à finir dans le gravier, Marcel Fässler freine à fond et emmène la BMW dans un virage avec une précision extrême. Le soupir du copilote provoque un sourire chez Marcel Fässler. «Ce n’était qu’un g, après tout. Dans une course, les forces et les accélérations sont jusqu’à quatre fois plus élevées», explique le pilote de 45 ans. Outre l’effort physique, ce qui impressionne le plus, c’est la précision et le calme avec lesquels il maîtrise son véhicule sur le circuit neuchâtelois de Lignières.

Ce qui semble de prime abord facile et sans effort représente en fait des décennies de travail et d’expérience. Le natif d’Einsiedeln (SZ) transmet cette expérience une dizaine de fois par an aux participants du stage de conduite TCS «Voiture de tourisme Sport avec Marcel Fässler» (lire encadré). Une occasion unique d’obtenir des bons plans et des conseils individuels d’un pilote de course en personne. En conséquence, ce cours, qui affiche presque toujours complet, ne laisse jamais indifférent. «J’en ai tiré un bénéfice énorme», déclare un participant. Et l’instructeur n’est pas n’importe qui. «Lorsqu’il s’assied à vos côtés et vous donne des conseils, vous essayez de vous imprégner de chaque mot et de les interpréter à bon escient.»

Effectivement, Marcel Fässler n’est pas n’importe qui. Avec trois victoires au classement général des 24 heures du Mans, un titre de champion du monde d’endurance, en 2012, et d’autres grandes victoires à Spa, Daytona ou Sebring, il est l’un des pilotes suisses les plus titrés de l’histoire. Une carrière exceptionnelle, débutée à l’âge de 18 ans et qui vient de s’achever, 26 ans plus tard. Nous souhaitions qu’il nous parle de sa carrière et de sa nouvelle vie, en échangeant notre siège baquet contre une chaise de la cafétéria.

Marcel Faessler
Un instructeur de renom. Marcel Fässler dirige environ dix fois par an les cours de conduite sportive de TCS Training & Events.

C’est ainsi que vous imaginiez la fin de votre carrière?
Marcel Fässler: Oui, car cela fait deux ans que je prépare ma retraite. Une période de transition importante, afin de savoir ce que je voulais faire ensuite sur le plan professionnel et pour mettre tout cela en place. J’ai eu la chance, en tant que pilote, de pouvoir vivre de ma passion. Après cela, trouver une activité aussi passionnante n’est pas facile. Je ne m’imaginais pas travailler dans un bureau, avec des horaires fixes. C’est pourquoi je suis très heureux de pouvoir continuer à utiliser mon expérience et à travailler dans le sport automobile.

En tant que pilote de course à succès, n’aviez-vous pas gagné assez d’argent pour assurer votre après-carrière?
J’étais très bien payé et j’ai fait quelques économies. Mais je possède une grande famille et je doute que cela aurait été suffisant. Et je ne suis pas du genre à rester en retrait. Je suis encore trop jeune et j’aime les nouveaux défis.

Vous avez 45 ans, vous êtes marié et avez quatre filles. Que pense votre famille de votre retrait de la compétition?
Ma famille et mon entourage m’ont toujours soutenu, non seulement concernant cette décision, mais également tout au long de ma carrière. Ma famille, en particulier, a dû faire pas mal de sacrifices en raison de ma carrière, et a souvent dû renoncer aux vacances et aux loisirs. Nous aurons désormais du temps pour rattraper cela.

Quelle est votre nouvelle situation professionnelle?
Je suis employé à 60% chez Sportec, à Höri (ZH), où je gère le département sport automobile et ­véhicules d’essai – actuellement la KTM GTX, entre autres. Environ une fois par semaine, je me rends également à Hinwil (ZH), chez Alfa Romeo Racing Orlen. Je contribue au développement du simulateur de F1. Je suis également co-commentateur sur My Sports pour les courses de Formule E et, bien entendu, je continue à prendre du plaisir à animer les entraînements de conduite sportive pour le TCS, à Lignières.

Vous l’avez dit: vous endossez le rôle d’instructeur du TCS une dizaine de fois par an. Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement dans ces cours de conduite?
D’une part, j’ai pu développer le cours en collaboration avec le TCS et apporter mes propres idées et concepts. Et d’autre part, j’adore travailler avec des personnes très motivées et qui veulent vraiment apprendre quelque chose. Pouvoir donner du plaisir aux autres grâce à mes connaissances et mon expérience et leur transmettre quelque chose d’utile est très agréable et cela m’apporte énormément de satisfaction.

Qu’apprend-on lors d’un stage de conduite sportive?
La conduite sportive signifie avant tout une conduite sûre. On y travaille les transferts de charge, le freinage, le survirage, mais on apprend aussi à bien savoir rétrograder ou trouver la position assise correcte. Avec, pour objectif, que les participants gagnent en sécurité à la
fin du cours. A terme, ils en bénéficieront également dans la circulation de tous les jours.

Peut-on participer à ces cours avec n’importe quelle voiture?
Oui, toutes sortes de véhicules débarquent ici, de la Smart Roadster au SUV, en passant par la Ferrari. Mais la voiture est totalement secondaire. Il s’agit avant tout d’apprendre à la connaître. La puissance ou le prix ne jouent aucun rôle. Vous pouvez également conduire une petite voiture de manière sportive. Et pour être honnête, c’est encore plus intéressant. Souvent, les plus petites cylindrées ne sont pas les plus lentes.

Vous-même rouliez toutefois sur des voitures vraiment puissantes. Quelle est le meilleur bolide que vous ayez conduit?
J’ai eu le privilège de conduire les voitures les plus fabuleuses durant de nombreuses années. Si je devais choisir, je prendrais l’Audi R18 de la saison 2014/1015 comme voiture de course et l’Audi RS6 pour la route. Mais la voiture que je possède doit principalement m’emmener d’un point A vers un point B, donc nul besoin que ce soit une superbe sportive. Et j’avoue que mon cœur bat plutôt pour les voitures anciennes.

Vous possédez une voiture d’époque?
Je possède un vieux minibus VW T3 et j’ai en tête l’idée d’un futur achat. Mais j’ai encore besoin du feu vert de mes proches.

Burgdorf
Sur la piste L’ex-pilote professionnel donne directement son feedback aux participants.

Quel est le circuit le plus difficile sur lequel vous avez roulé?
Les plus ardus sont toujours ceux qui ont l’air faciles. Tout au long de ma carrière, il ne m’est arrivé qu’une fois de sous-estimer une piste. C’était le Norisring, près de Nuremberg, lorsque je roulais en Formule 3. Il n’y a que quatre virages, sinon uniquement des lignes droites. Facile, pensais-je! Mais comme il n’y a que ces quatre courbes, vous devez à chaque fois les négocier parfaitement, sinon vous n’avez aucune chance d’être en tête.

Et votre circuit favori?
La Nordschleife du Nürburgring, qui n’est pas un circuit de Grand Prix. J’ai également beaucoup apprécié de rouler en Europe, à Spa et à Silver­stone, par exemple. Il existe également des pistes géniales aux Etats-Unis, comme Elkhart Lake ou Petit Le Mans.

Vous commentez les courses de Formule E. Qu’en pense celui qui a toujours roulé à l’essence?
L’e-mobilité me semble être logique, surtout en milieu urbain En course également, il s’agit d’une alternative intéressante et d’une bonne base pour développer davantage cette technologie. J’ai moi-même piloté des voitures de course avec des moteurs hybrides. Pour les longues ­distances, cependant, je suis très sceptique. Je pense qu’il y a beaucoup de questions sans réponse et qu’il faut établir des priorités afin de savoir où les voitures électriques apportent quelque chose et où ce n’est pas le cas. Et je suis un peu gêné par le fait que les gens diabolisent désormais les moteurs à combustion et présentent la propulsion électrique comme le sauveur de la planète. Je ne pense pas que ce soit aussi simple.

Quel conseil donneriez-vous à un enfant qui ambitionne de devenir pilote de course?
Je nourrissais également ce rêve, étant petit, et on m’a toujours dit que je ne le réaliserais jamais, et encore moins en tant que Suisse. C’est pourquoi il est important d’être persévérant et de se battre pour atteindre son objectif. Bien sûr, la chance joue également un rôle, ce qui a été le cas me concernant. Mais ma devise est la suivante: si vous voulez réaliser quelque chose, mais que vous ne tentez rien, vous ne saurez jamais si vous y seriez parvenu. J’ai également dû faire face à de nombreux refus de la part de sponsors, au début, et j’étais même sur le point de tout abandonner. Grâce à ma sœur, qui m’a motivé, je me suis accroché et j’ai trouvé quelqu’un qui m’a aidé. C’était en Formule 3 et, avec le recul, ce fut certainement ma saison la plus décisive.

Que serait devenu Marcel Fässler s’il n’avait pu être pilote de course?
Comme j’ai toujours eu un indéniable penchant pour la vitesse, j’aurais très certainement essayé le ski. 

Texte: Dominic Graf
Photos: Emanuel Freudiger

Un stage TCS de champion du monde
Avec le cours «Voiture de tourisme Sport avec Marcel Fässler», TCS Training & Events offre la possibilité de passer une journée avec le champion du monde d’endurance sur la piste de Lignières, l’unique circuit de Suisse. Lors de ce cours exclusif, seuls huit participants à la fois peuvent s’aguerrir à la conduite sportive, affiner leur technique et bénéficier des conseils individualisés du pilote. Durant les pauses ou le dîner de la veille, les participants disposent également de temps en suffisance pour discuter avec le pilote et faire connaissance.

Inscrivez-vous dès maintenant et bénéficiez d’un prix spécial pour les membres TCS:
tcs.ch/cours-conduite

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