Les marchés de Noël ont leur charme. Il n’empêche, tôt ou tard, le badaud a l’impression d’y trouver toujours les mêmes boules scintillantes, pains d’épices, bougies et figurines en feutre. Que l’on soit à Zurich, Strasbourg ou Fribourg-en-Brisgau, l’odeur émanant des innombrables stands de vin chaud finit par devenir légèrement écoeurante, avec des relents de tord-boyaux. Quand la lassitude s’installe, il est temps de chercher ailleurs la joie anticipée des fêtes. Lausanne Lumières saura la raviver.
Déployées pour la première fois en 2012, les oeuvres lumineuses réparties dans tout le centre-ville ont immédiatement rencontré un franc succès. Le festival est né d’une double ambition: susciter le rêve, même pendant les mois les plus sombres de l’année, et permettre aux habitants et visiteurs de redécouvrir Lausanne sous une autre perspective. L’édition 2017 fut à cet égard un sommet, tant elle a mis en valeur cette belle cité érigée sur trois collines. Douze artistes de Suisse, Italie, France, Israël et Grande-Bretagne ont soulevé l’enthousiasme par leurs créations, dont certaines ont mis en exergue des endroits qu’en temps normal on perçoit à peine. Ainsi, les arcades de l’église Saint- François – où transitent chaque jour d’innombrables passants sans un regard pour les voûtes du 13e siècle – resplendissaient soudain dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Sur le Grand-Pont qui enjambe le Flon, les flâneurs ont pu admirer La Rose – réplique de la rosace de la cathédrale de Durham réalisée par l’artiste britannique Mick Stephenson, montrée pour la première fois en dehors de son pays. Outre son esthétique indéniable, l’oeuvre devait susciter la réflexion: pour la réaliser, Stephenson a utilisé plus de 15 000 bouteilles de plastique recyclées qu’un millier d’écoliers britanniques l’ont aidé à colorer. Il faisait ainsi référence au projet «Litre of light», qui a permis de fournir de la lumière solaire à un prix abordable à des villages aux Philippines. De l’autre côté du pont, on apercevait un éléphant rouge perché sur un toit. Constituée de 592 bidons en polyéthylène recyclés, cette oeuvre de l’artiste français Bibi fait passer l’idée que la ville est une sorte de zoo géant peuplé de toutes sortes de créatures.
La passerelle du Flon, d’habitude si insignifiante, a été transfigurée par des arcades de lumières aux couleurs sans cesse changeantes. Le collectif d’artistes français Pitaya a baptisé cette installation Bifrost, en référence au pont arcen- ciel. Dans la mythologie nordique, celui-ci relie le monde des vivants au royaume de l’au-delà. Quant à l’immeuble Raiffeisen du Flon, qui en temps normal n’a rien de bien spectaculaire, il a attiré l’année dernière tous les regards. «L’amour est contagieux» pouvait-on lire en cinq différentes langues au-dessus de l’entrée. Chaque mot changeait continuellement de couleur, ce qui modifiait sa connotation et l’interprétation du message. Et ce ne sont là que quelques aperçus des illuminations lausannoises.
A partir du 22 novembre, Lausanne se parera à nouveau de mille feux. D’ici là, aucune information ne filtre au sujet des installations exposées. On sait seulement que cette année, une dizaine d’oeuvres d’artistes suisses et français participeront à la métamorphose du centre-ville vaudois, et ce jusqu’au 31 décembre. Un spectacle de lumières et de couleurs à ne manquer sous aucun prétexte! Et pour en découvrir davantage sur les différentes créations exposées, il vaut la peine de s’inscrire à une visite guidée. Quant aux amateurs de branches de sapin, de petits chalets, d’artisanat ou encore de vin chaud, qu’ils se rassurent: là encore, Lausanne propose tout ce qu’il faut.
Dans le cadre de Bô Noël, cinq marchés de Noël investissent la ville du 21 novembre au 31 décembre. Si les stands de la place Pépinet vendent des jouets, des dessins et aussi des objets design romands, la place Saint-François est dédiée à l’art culinaire. Les Lausannois s’y rendent volontiers après le travail pour déguster une crêpe bretonne, des huîtres arrosées de champagne ou encore mordre dans du délicieux nougat de Montélimar. Car ici, la France est à l’honneur. Et ce n’est pas l’enfant Jésus, mais bien le père Noël qui distribue les cadeaux. Pour calmer les grandes faims, on se rendra à l’igloo du terroir vaudois. Il est installé place de l’Europe. L’intérieur rustique se révèle être le cadre idéal pour déguster une fondue au fromage de l’Etivaz. Un conseil toutefois, mieux vaut réserver – Lausanne Lumières attire les foules!
Texte : Juliane Lutz
Photos : Raphael Hünerfauth
BON À SAVOIR
Lausanne Lumières : du 22 novembre au 31 décembre 2018, de 6 h à 9 h et de 16 h 30 à 24 h.
Brochures disponibles auprès de l’office du tourisme et à proximité des différentes oeuvres. Chaque jeudi dès 19 h, visites guidées au départ de la place de l’Europe.
Marchés de Bô Noël : lundi–mardi de 11 h 30 à 21 h 30, mercredi–samedi de 11 h à 22 h 30 et dimanche de 13 h à 19 h.
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