Son fauteuil de bureau a fait place à une chaise pliante et son complet-cravate à une tenue décontractée. Jürg Wittwer est assis devant son ordinateur portable, au milieu des campeurs qui s’adonnent à leur vie insouciante, et parle avec concentration dans son casque-micro. Pour une fois, le directeur général du TCS ne dirige pas la séance de la direction dans les locaux du Touring Club Suisse, mais depuis son van, au camping TCS de Gordevio. Après Sion, le camping du Valle Maggia est la deuxième étape d’une tournée de six jours qui le mènera ensuite à Thusis, Flaach, Berne-Eymatt et Salavaux. Il souhaite mieux connaître encore les campings du TCS tout en ne laissant pas tomber ses activités quotidiennes. Le CEO se transforme ainsi pour une semaine en nomade numérique.
Travailler depuis un camping n’est pas incompatible, c’est même devenu très tendance. Mais qu’un directeur général gérant les affaires d’une organisation de 1800 collaborateurs le fasse, c’est tout de même plus rare. Mais est-ce vraiment possible? «Oui, pour une durée limitée et avec quelques restrictions», constate Jürg Wittwer. D’une part, l’efficacité en pâtit. Il est difficile de se concentrer si l’on est entouré de personnes en vacances. D’autre part, l’échange direct avec les collaborateurs lui manque quelque peu. «Le contact personnel, les discussions informelles avant et après une réunion, ainsi que le fait de se motiver mutuellement ne sont pas possibles en télétravail comme ils peuvent l’être sur place au bureau», explique-t-il. Le télétravail doit être possible là où il est utile et d’une manière équilibrée par rapport à la présence sur le lieu de travail. «C’est comme en sport: si l’on s’entraîne toujours seul, sans échanger ni se mesurer aux autres, on progresse moins et on ne deviendra jamais un champion.» Pour Jürg Wittwer, le home office ou le vanoffice ne sont en tout cas pas des alternatives s’inscrivant dans la durée.
Mais, en accomplissant cette tournée des campings, il poursuit également un objectif d’ordre privé: pour ses futures expéditions, par exemple dans les Balkans, en Tunisie ou dans le Sahara occidental, il souhaite tout d’abord tester son nouveau véhicule sous toutes ses coutures, et les campings du TCS se prêtent merveilleusement bien à cet exercice. Il souhaite néanmoins vivre de la manière la plus authentique possible, sans que le véhicule ne soit raccordé au réseau électrique et sans utiliser les installations sanitaires. «Après tout, dans le désert, il n’y a pas de toilettes ni de prise électrique. Il est donc très important que tout fonctionne et que je sois autosuffisant», ajoute-t-il.
Son affinité pour les expéditions et les voyages tout-terrain a pris forme durant sa jeunesse, qu’il a passée à Ouagadougou, au Burkina Faso. «Mes parents accueillaient de temps en temps des Suisses qui faisaient la grande route du désert pour quelques jours. C’est ce qui m’a donné envie de voyager», se souvient Jürg Wittwer. Enfant, il construit des camping-cars en Lego, puis, à l’âge de 25 ans, il s’achète un vieux bus VW, sa première voiture.
Jürg Wittwer s’imaginait, une fois à la retraite, acheter un camion, le transformer, et partir à la conquête du monde sauvage. «Mais j’ai acquis la conviction que je préférais posséder un véhicule que je pourrais utiliser au quotidien. J’ai donc opté pour le 4×4 Mercedes-Sprinter, que j’ai fait transformer, notamment par la société CS-Reisemobile, spécialisée dans les transformations de véhicules pour pistes et autosuffisants.» Avec ses six mètres de long, il tient tout juste sur une place de parking, ce qui le rend utilisable au quotidien. Mais à part cela, tout dans ce Sprinter modifié appelle à l’aventure: il est équipé de panneaux solaires, d’un système d’alarme, de toilettes spéciales à dépression, de roues plus grandes, d’un pare-buffle, de phares supplémentaires, d’anneaux de treuillage, de nouveaux amortisseurs et d’un réservoir supplémentaire. De quoi travailler même en plein désert.
Texte: Dominic Graf
Photos: Emanuel Freudiger
JÜRG WITTWER
C’est depuis 2016 que cet homme de 54 ans dirige les affaires opérationnelles du TCS en tant que directeur général. Le thème de la mobilité l’accompagne depuis sa jeunesse, qu’il a passée au Burkina Faso, où il effectuait souvent, avec son père, de longs trajets dans la brousse. C’est ainsi qu’est né son goût pour les expéditions et les voyages tout-terrain, qu’il souhaite désormais mettre en pratique avec son Mercedes Sprinter aménagé.
Bienvenue aux nomades numériques
Les campings du TCS ne sont pas seulement des lieux de détente, ils sont aussi des lieux de travail.
TCS Camping a su percevoir la tendance à travailler indépendamment du lieu où l’on se trouve. C’est principalement durant l’entre-saison que les nomades numériques profitent de l’excellente infrastructure des 23 campings du TCS. Grâce à un accès gratuit et rapide à internet et à l’électricité, tous les campings TCS offrent les meilleures conditions pour la pratique du vanoffice. Afin de développer l’offre, le projet pilote «Pop-Up Workation» (Work & Vacation) est actuellement en cours au TCS Camping de Soleure. Une salle de séance en plein air peut accueillir jusqu’à dix personnes, avec toute l’infrastructure, machine à café, réfrigérateur, trottinette TCS et bien plus encore..
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