Marco Köppel dessine à même la neige une fenêtre de vent et explique comment jouer avec lui. «Il faut avancer en ayant le vent de côté, tout en maintenant une tension entre vous et le cerf-volant», explique ce moniteur de snowkite. Tout est encore calme au col de la Bernina. Marco me fournit l’équipement et je dispose de temps en suffisance pour apprendre les rudiments du snowkite. Dès que le harnais est enfilé et le cerf-volant disposé, la barre de contrôle et le filin de sécurité sont attachés au harnais. En tirant légèrement sur la corde médiane, vous propulsez la voile de traction en l’air et contrôlez ensuite la direction de son vol au moyen de la barre de maintien. Il n’est pas facile de s’entraîner par vent faible. Mais grâce aux précieux conseils de Marco, nous parvenons à diriger la voile vers la gauche, puis vers la droite, sans qu’elle ne retombe au sol. Dans l’intervalle, le vent s’est levé et l’heure est venue de chausser les skis. Le cerf-volant se tient bien dans le vent, il faut légèrement l’orienter vers la gauche et les skis commencent à glisser sur la neige. Mais l’essai se termine déjà, une trop forte correction de trajectoire ayant coupé le vent de la voile. Peu importe! Marco nous encourage patiemment à nous relever, à redresser le cerf-volant, à le tirer et à repartir. Notre instructeur est passé par le kitesurf avant de se lancer dans le snowkite. Il est fasciné par les possibilités qu’offre un cerf-volant en montagne. Lorsque les conditions de vent sont bonnes, il est possible de remonter une pente, de s’élancer par-dessus les corniches et de skier sur tous les terrains. En quelque sorte du freeride, mais sans l’assistance des remontées mécaniques. Un ou deux jours sont nécessaires aux débutants pour trouver leurs marques. L’Engadine, avec le lac de Silvaplana et le col de la Bernina, constitue un haut lieu du snowkite.
Non loin du col de la Bernina, la gorge s’ouvre à l’entrée du village de Pontresina. Notre guide, Hans Gantenbein, vérifie une dernière fois les baudriers, les longes de sécurité, les poulies et les crampons des participants. Puis le groupe descend dans cette gorge glaciale. L’eau gargouille sous nos pieds et des stalactites de toutes formes sont suspendus aux parois rocheuses. Le groupe est soudainement immergé dans un monde stupéfiant. Après une courte marche, la première tyrolienne nous attend. L’un après l’autre, nous accrochons notre poulie et glissons, suspendus au câble d’acier, jusqu’à l’autre rive. Le circuit, d’une longueur de 500 mètres, est bien sécurisé au moyen de cordes fixes, auxquelles nous pouvons accrocher nos longes de sécurité. Cela permet d’éviter une chute ou un bain glacé dans le ruisseau. L’itinéraire monte et descend, parfois au-dessus de l’eau, parfois le long de la rive. La tyrolienne la plus longue et la plus escarpée nous attend au bout de la gorge. Hans Gantenbein y installe une corde de freinage, puis l’itinéraire se dirige rapidement vers la sortie. Suit alors la remontée vers le village, où l’on croise des grimpeurs sur glace, accrochés à des parois abruptes. Des cours sont organisés ici pour les
débutants désireux de s’initier à cette technique d’escalade si particulière.
L’atmosphère sur le lac gelé de Sils, près de Plaun da Lej, est foncièrement différente. Le soleil est déjà bas et les cristaux de neige scintillent dans la lumière. Seuls les pas d’Antonio Walther rompent le silence. Tirant son petit traîneau pulka derrière lui, il se dirige vers un endroit bien précis du lac. Il a rangé tout ce dont il a besoin sur la luge. On y trouve une pelle à neige, une foreuse à glace, une chaise de camping ainsi qu’une canne à pêche et des appâts. Antonio Walther, qui est un pêcheur et un chasseur passionné et accompli, dirige le restaurant Murtaröl. Il exploite aussi une poissonnerie et un fumoir dans le même bâtiment. Il connaît ce lac depuis son enfance et y a passé beaucoup
de temps, que ce soit sur ses rives ou, comme aujourd’hui, au beau milieu de celui-ci. Lorsqu’il déblaie la neige et actionne la foreuse à glace, la routine du quotidien semble soudainement s’éloigner. En un rien de temps, le trou est percé, la chaise placée à côté et l’appât monté sur la ligne de pêche. Il déplace ensuite lentement l’appât en espérant que son poisson préféré, l’omble, viendra y mordre. Lentement, le soleil se couche derrière les montagnes. Le pêcheur rentrera bredouille aujourd’hui, malgré sa patience et sa persévérance, des qualités indispensables pour cette activité. Il connaît ici mieux que personne quels appâts utiliser et à quel moment, mais il n’existe aucune garantie absolue de réussite. Il commence à faire froid maintenant, Antonio Walther plie bagage, charge sa pulka et s’en retourne vers des lieux mieux chauffés. Qui sait, les poissons seront peut-être d’humeur plus mordante le lendemain? Mais cela n’a pas d’importance, car le calme, le panorama et les couleurs changeantes sur la neige demeurent uniques.
Reportage: Felix Maurhofer
S’y rendre: en voiture: Coire–col du Julier–Silvaplana–Sils Baselgia. Transports publics: Coire–St. Moritz–Engadin Bus Ligne 2 ou 4 dir. Maloja, jusqu’à Sils Baselgia.
Dormir: le Parkhotel Margna Sils est un hôtel quatre-étoiles supérieur qui a une histoire vieille de 200 ans. L’ancienne demeure patricienne du confiseur engadinois Johann Josty dispose de 59 chambres, de trois restaurants et d’un espace bien-être. Au cours des derniers mois, l’hôtel a été largement rénové pour un coût de 26 mio. de francs.
margna.ch
Activités de plein air:
winter canyoning:
bergsteiger-pontresina.ch
snowkite: bigdayz.com
pêche sur glace: silsersee.ch, plaundalej.ch
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