Fiat Tipo 1.4 T-Jet Lounge (2016)

Prix choc ne signifie pas forcément fruste voiture low-cost. Sans révolutionner les canons du design, la Tipo exhibe des traits avenants rehaussés par une calandre au grillage stylisé et un arrière élaboré. L’habitacle est issu de la même veine. La planche est fonctionnelle et bien dessinée. On dénote même un garnissage moussé d’honnête qualité. Pas de miracle néanmoins: les contreportes sont revêtues de plastique dur bas de gamme comme on en trouve sur les japonaises mal fagotées. Qu’à cela ne tienne, l’instrumentation et le système d’infodivertissement avec navigateur TomTom se révèlent fonctionnels.

Et puis les 4.37 m de la voiture sont judicieusement utilisés. Facile d’accès, la banquette fournit un vaste dégagement aux jambes. Les assises sont un peu justes et les dossiers relativement droits, mais le confort est fort convenable. Excepté sur la place médiane, ferme et étroite. A l’avant, les sièges cuir en option fournissent un maintien lacunaire mais sont seyants. En bonne voiture à prix choc, la Tipo se contente d’un essieu de torsion à l’arrière. C’est tout bénéfice pour le coffre qui, avec 440 l, distancie la quasi-totalité de la concurrence. Hormis la présence d’un seuil, certes pas trop gênant, cette soute cubique s’avère pratique. Et le capitonnage est d’une facture engageante. Dommage que le plancher soit obéré par une pente marquée en configuration banquette rabattue. 

La Tipo n’a rien d’une GTI. Même si ce n’est pas sa vocation, son train de roulement démontre pourtant une excellente tenue. Bien posé au sol, il procure des sensations de conduite rassurantes. Et si l’on hausse le rythme, cette compacte démontre une stabilité sans faille. Au besoin, l’ESP intervient en finesse. Cela dit, le train avant guère incisif et, surtout, la direction manquant cruellement de ressenti ont tôt fait de réfréner les ardeurs éveillées par le châssis. C’est d’autant plus dommage que l’installation de freinage, à la fois puissante et réactive, a du potentiel. Soyons clairs, la Tipo se veut une familiale, un rôle qu’elle remplit à satisfaction. L’insonorisation et l’amortissement sont à la hauteur. Et le 1.4 l essence turbo de 120 ch distille des performances fort convenables en utilisation quotidienne et est épaulé par une boîte à 6 vitesses facile à manipuler. N’ayons pas de regrets, car ce moteur très docile ne présente, lui aussi, pas de dispositions sportives. Ce que prouve le manque de réactivité de la pédale des gaz. Oui, la Fiat Tipo est une familiale par définition, par d’ailleurs aussi déclinée en version break pointant à 4.57 m. Et définitivement pas low-cost avec ça: les portières se ferment en émettant un bruit mat, tandis que la sono relègue à des décibels-lumière celle d’une Dacia. 

Texte : Marc-Olivier Herren

Photos : Emanuel Freudiger

La Tipo arbore une ligne plaisante. Bien que compacte, elle se démarque par sa généreuse habitabilité et son coffre d’une capacité record. L’accès à ce dernier est entravé par un seuil et le rabattement de la banquette occasionne une inclinaison marquée. Les larges montants avant et arrière créent un angle mort.

A l’image du design, la présentation intérieure est engageante malgré la présence de quelques matériaux bas de gamme. La finition est correcte. L’instrumentation et l’ergonomie des commandes sont bien conçues. Idem pour le système d’infodivertissement aisé à manipuler.

Le niveau sonore sur autoroute est modéré et la suspension filtre correctement les inégalités en dépit des pneus taille basse. Les sièges cuir en option assurent un maintien lacunaire mais procurent un confort convenable.

C’est l’atout majeur de la Tipo. La version 120 ch essence débutant à CHF 19'970.- dispose déjà de la climatisation et le modèle Lounge est très bien doté (écran tactile 7», climatisation bizone, régulateur, jantes alu). Options bon marché mais limitées.

Bien que peu sophistiqué (essieu de torsion), le châssis est bien rivé à la chaussée et soutient des allures sportives. Le tout est tempéré par une direction peu communicative au ressenti artificiel.

Stabilité, freinage puissant et système anticollision: la Tipo est sécurisante. Seule option novatrice, le régulateur adaptatif.

Les reprises du bloc 120 ch turbo sont consistantes et le 0 à 100 km/h est abattu en 10.1 s. Agréable, ce moteur pèche par un manque de réponse des gaz. Boîte bien étagée et d’un maniement facile.

Les 6.5 l/100 km mesurés au banc d’essai n’ont rien de spectaculaires pour une voiture de 1385 kg. Il est possible de viser les 7 l en conduite coulée.