Les émissions sonores des véhicules routiers en phase d'accélération sont encore trop peu étudiées d'un point de vue mesurable. Afin de combler ces lacunes, le projet de recherche NEẍUS, soutenu par le TCS, quantifie et compare les émissions sonores des véhicules à moteur électrique et à moteur à combustion dans des conditions de conduite typiques en milieu urbain, y compris les phases d’accélération.
Le cœur de la première phase du projet est une vaste campagne de mesure avec des voitures de tourisme, des essais de conduite ayant été réalisés avec 9 véhicules électriques et 9 véhicules thermiques comparables. Les mesures ont été effectuées en mai 2024 sur une piste d'essai du centre de formation et de loisirs du TCS à Stockental. Tous les véhicules ont suivi des profils de conduite prédéfinis avec des accélérations contrôlées.
Le concept de mesure développé dans le cadre du projet a nécessité la création d’une carte de capteurs spécifique, installée sur chaque véhicule de test. Ce système permet de mesurer avec précision la trajectoire du véhicule et d’aider les conducteurs à suivre les profils de conduite prédéfinis. Une série de huit microphones a été utilisée pour enregistrer les niveaux sonores au passage des véhicules. Au total, plus de 1'700 enregistrements exploitables ont été obtenus.
Dans des conditions de conduite identiques, des écarts allant jusqu’à 5 dB ont été observés entre les 18 véhicules testés. En conduite constante, dans la plage de 30 à 60 km/h, les émissions sonores des véhicules électriques et thermiques sont comparables, le bruit des pneus étant prédominant dans cette plage de vitesses. En revanche, lors des phases d’accélération, des différences notables apparaissent selon le type de propulsion : les véhicules électriques génèrent en moyenne des niveaux sonores inférieurs à ceux des véhicules à combustion. Cette différence dépend de la vitesse et de l’intensité de l’accélération. En tenant compte du comportement de conduite réel en milieu urbain, les bénéfices acoustiques des véhicules électriques se manifestent principalement lors d’accélérations à basse vitesse, en particulier en dessous de 40 km/h — par exemple aux feux de signalisation. Certaines questions restent ouvertes, notamment concernant les facteurs d’influence ou l’impact d’autres catégories de véhicules. Ces aspects pourraient être explorés dans une prochaine phase du projet.
Les conclusions suivantes peuvent être tirées de cette étude :
Perspectives
Cette étude servira de point de départ à d’autres recherches. L’Empa et le TCS examineront ensuite l’impact du type de pneu et du revêtement sur le bruit.